Bonjour les amis.

Vous me connaissez peut-être. Je suis Parfait Saint-Surcinq, le meilleur ami de votre ineffable Théophile Ronchoit. Si je prends la plume à sa place aujourd’hui, c’est pour vous raconter ce qui s’est passé après l’épisode de Noël dernier, à Brélévenez.

Vous vous souvenez sans doute que ce cher et bien nommé Théophile avait atterri, avec son ULM, en pleine tourmente, au sommet du clocher de l’église de Brélévenez, ceci au terme d’un périple épique autour du monde. Comme c’était pile-poil au sortir de la messe de minuit, la population présente, interloquée, avait pris notre ami, tantôt pour le Messie en personne, tantôt pour le vrai Père Noël, selon les convictions religieuses de chacun.

Bref, cet accueil en grande pompe avec le Maire, le Curé et le Sous-préfet, chargés de présents, avait quelque peu tourneboulé l’esprit de notre aventurier, déjà passablement éprouvé par son incroyable « trip » aux quatre coins de la planète (laquelle est cubique comme chacun sait). Une fois la ferveur populaire retombée, les nerfs de ce pauvre Ronchoit ont fait de même. La tristesse infinie du mois de janvier a fait le reste, poussant notre Gourou a prendre son bâton de pèlerin pour gravir à pied le mont Méné-Bré.

Sa décision était prise : cette année, il irait se retirer là-haut sur le sommet du Trégor pour mieux méditer sur la bassesse du monde et sur l’avenir de la photographie et de la vidéo. Loin du tumulte des réunions, des stages, des sorties photo, des AG et des vernissages, Ronchoit pourrait enfin s’imprégner de l’essence même de l’Image avec un grand « I » afin de nous dispenser ultérieurement sa bonne parole.

Une sorte de traversée du désert, en quelque sorte, mais immobile, sans sable, sans oasis, sans chameaux, enfin … sans rien de commun avec une quelconque marche dans un désert aride, en fait. Peut-être notre ami croyait-il que sa démarche passerait inaperçue. C’était sans compter sur la fidélité de ses amis qui, le jour de son départ vers le toit du Trégor, le dimanche de l’épiphanie, se sont joints à lui en procession, jusqu’au sommet, portant tous les sacrés objets dont il aurait besoin : un appareil photo, un caméscope, un ordinateur, une imprimante, un trépied, une galette des rois et je ne sais quoi encore.

Ils étaient tous là à le suivre dans un silence religieux, Sylvie Père, Jean-Bâ Lenn, moi-même et tous les autres. Arrivé au sommet, il nous regarda tour à tour d’un air pénétré et sortit de sa poche son smartphone pour faire un selfie avec tout le monde dessus. Sacré Ronchoit, toujours aussi imprévisible !

Sans autre discours, il nous a dit simplement qu’il méditerait pendant toute l’année 2018 et qu’après cela, … “on allait voir ce qu’on allait voir”. Parole profonde, laissant augurer le meilleur … comme le pire. Se réfugiant dans son ermitage, il a alors disparu à nos yeux. Le drame pour les membres d’OIT est qu’ils seront privés, pendant un an, des précieux conseils de leur unique Gourou.

Le club va-t-il s’en relever ? Oui, certainement, car l’espoir demeure de voir revenir ce cher Ronchoit et, en attendant, on tiendra bon. Mes amis, soyons dignes de Ronchoit, montrons lui de quoi nous sommes capables grâce à ses enseignements passés et … en son honneur, shootons sur tout ce qui bouge, crénom !

Parfait Saint-Surcinq

PS : de retour à la maison, j’ai reçu un appel. C’était Ronchoit en personne : il voulait savoir si la communication passait bien. Sans doute une réminiscence de son ancien métier quand il travaillait avec moi au CNET sur le test des terminaux téléphoniques : « Allo, Théophile ! C’est Parfait Saint-Surcinq » …