Ah ! Nous y voilà !

Ah ! Nous y voilà !

Nous sommes à quelques jours du vernissage fatidique et j’en frémis à l’avance.

Que ne va-t-on pas voir dans cette galerie de « l’étrange » ? Il semble que toutes les forces obscures se sont déchaînées à OIT pour que sortent au grand jour les démons enfouis au plus profond de nos inconscients.

Le plus terrible, c’est que je suis en grande partie responsable de ce qui arrive, ici, à Lannion, en ce mois de décembre 2015. Et pour cause : mon vieux canapé n’a pas désempli depuis la rentrée, voyant défiler la majeure partie des futurs exposants, en mal d’inspiration pour « accoucher » sur le thème.

Ce fut un travail épuisant mais j’ai pu, à force de perspicacité, amener chacun à dénicher aux tréfonds de lui-même, le truc étrange qui le turlupine vraiment.

Et voilà le résultat ! C’est ainsi que l’on se promènera, au hasard des cimaises, entre un visage apparaissant au sein d’un lit d’algues vertes, une terre diaphane sortant de l’océan, un palais des glaces cauchemardesque, un château lugubre, un tsunami surréaliste, un cimetière marin peuplé d’horloges flasques, un sous-bois passablement inquiétant, une mystérieuse joueuse de lune… Et j’en passe, excusez-moi.

Espérons que nos visiteurs vont tenir le coup et qu’ils ne seront pas subitement pris de panique, au milieu de l’Imagerie, fuyant à toutes jambes dans la rue ou pleurant à chaudes larmes dans le giron du gardien de l’expo.

Ne faut-il pas, d’ores et déjà, prévoir la présence d’une cellule psychologique pour rassurer les plus traumatisés ?

Un gars qui va être stupéfait lorsque je l’inviterai à visiter le Salon, c’est mon ami Spodipju ; vous savez, celui dont j’ai fait la connaissance la dernière fois que j’ai été enlevé par les extraterrestres.

Ah bon ? Vous n’avez pas l’air de le remettre.

J’ai peut-être oublié de vous le présenter ?

On reviendra donc sur cet épisode cocasse lors d’un prochain article.

En attendant, c’est un garçon charmant. Certes, son teint verdâtre, ses grands yeux globuleux et ses oreilles en pointe ne manqueront pas d’interpeler (quelque part) certains badauds déambulant au sein de l’exposition. Mais je fais le pari que ceux-ci ne seront pas étonnés outre mesure après avoir vu ce qui est accroché aux cimaises de l’expo. Le choc pour eux, ce sera quand ils sortiront de l’Imagerie pour tenter de renouer avec la normalité, la vraie vie quoi.

Ce sera dur, très dur !

J’en connais certains qui seront capables, en sortant de là, de commander à leur boucher, pour le réveillon de Noël, un archéoptéryx farci ou un vélociraptor en gelée. Mais ce n’est pas grave, Ronchoit et son divan seront encore là pour tenter de les soigner.

Allons, on va s’en remettre !

Après cette terrible épreuve, portons nos regards sur l’Étoile du Berger (la patrie de Spodipju) et souhaitons-nous en chœur un joyeux Noël !

Théophile Ronchoit