Étiqueté : Lecture d’images

Lecture d’image – Sabine Weiss

A l’occasion de notre réunion photo de rentrée, la lecture d’image a mis à contribution les membres du club présents, anciens et nouveaux arrivants. Une carte postale d’une photo de Sabine Weiss a permis de mener une analyse d’image sous forme de questions interactives dans le but d’identifier les différentes composantes de cette image. Vous trouverez le diaporama proposé en cliquant sur le lien ci-dessous.

Sabine-Weiss

Pour découvrir plus avant le travail de Sabine Weiss, vous pouvez consulter le site du Jeu de Paume .

Sur ce site qui présente une vidéo de présentation d’une exposition des archives personnelles de Sabine Weiss au Château de Tours, vous trouverez également un dossier documentaire complet .

Lors d’une interview du 08/09/2016  de Sabine Weiss par la station de radio France Inter [émission la grande table] elle disait à propos de son travail photographique :

Sabine Weiss : “Toutes mes photographies sont instantanées, il n’y a jamais eu de clichés attendus, voulus”

“Jamais de photographies montées mais toujours à l’improviste”

Elle s’inscrit dans le courant photographique des humanistes comme Robert Doisneau, Izis, Brassaï, Edouard Boubat, Willy Ronis.

Le travail de Willy Ronis est actuellement proposé par le Jeu de Paume au Château de Tours jusqu’au 29 Octobre 2017.

Jacques Courivaud

Lecture d’image : Josef Koudelka

 « Tu as les yeux du peintre, mais fais attention. C’est une chose que tu peux perdre ».

Robert Delpire

Biographie

Josef Koudelka, né en Moravie, a fait ses premières photographies en tant qu’étudiant dans les années 1950. À peu près au moment où il a commencé sa carrière d’ingénieur aéronautique en 1961, il a également commencé à photographier des Tsiganes en Tchécoslovaquie et au théâtre à Prague. Il devient photographe à plein temps en 1967.

L’année suivante, Koudelka a photographié l’invasion soviétique de Prague, publiant ses photographies sous les initiales P. P. (Photographe de Prague) de peur de représailles contre lui et sa famille. En 1969, il a reçu anonymement la Médaille d’or Robert Capa du Overseas Press Club pour ces photographies.

Koudelka a quitté la Tchécoslovaquie pour l’asile politique en 1970 et a récemment rejoint Magnum Photos. En 1975, il a sorti son premier livre de gitans, et en 1988, Exiles. Depuis 1986, il a travaillé avec une caméra panoramique et a publié une compilation de ces photographies dans son livre Chaos en 1999. Koudelka a publié plus d’une douzaine de livres de son œuvre, y compris Invasion Prague 68 (2008) et, plus récemment, La Fabrique d’Exils (2017). Il a remporté des prix importants tels que le Prix Nadar (1978), un Grand Prix National de Photographie (1989), un Grand Prix Cartier-Bresson (1991) et le Prix International de la Photographie de la Fondation Hasselblad (1992). Des expositions importantes de son travail ont eu lieu au Musée d’art moderne et au Centre international de photographie à New York, La Hayward Gallery à Londres, Le musée d’art moderne de Stedelijk à Amsterdam, L’Institut de Chicago, Le J. Paul Getty Museum, Los Angeles,  Le Palais de Tokyo, Paris et le Centre Pompidou à Paris.

Portrait de Josef Koudelka

15 juin 2015 – République tchèque , Ecrit par Christian Caujolle

http://www.loeildelaphotographie.com/fr/2015/06/15/article/28247/portrait-de-josef-koudelka-par-christian-caujolle/

Les photos de Josef Koudelka à l’agence Magnum

https://www.magnumphotos.com/?s=Josef%20Koudelka

Exposition : Exils – Centre Pompidou

https://www.centrepompidou.fr/cpv/ressource.action?param.id=FR_R-25dbc9e544345e62d7dbea526c44357&param.idSource=FR_P-594c3f3b91dcedc7b1c35a3bbc1f1cf

http://www.loeildelaphotographie.com/fr/2017/03/08/article/159941352/josef-koudelka-en-celebrations-de-lephemere/

 « Photographier la terre sainte » – 23 mars 2017 – Photojournalisme

http://leblogphoto.net/2017/03/23/joseph-koudelka-photographier-la-terre-sainte/

Josef Koudelka réalise des photographies panoramiques avec un fuji GX 617

http://www.panoram-art.com/artiste-tutoriel-equipement.html

le 29 05 2017 – Sources Web mises en page par Jacques Courivaud

 

 

 

Lecture d’images: photos Nature créatives

Cette lecture a été réalisée le 11 avril 2017, dans le cadre de la préparation aux prochaines sorties Nature.

Depuis quelques années, nous voyons régulièrement des images Nature plus marquantes que d’autres, par leur originalité, par la créativité dans la composition ou l’usage de moyens techniques pas intuitivement associés à ce domaine de la Photographie… (suite…)

« Par la fenêtre »

 

La fenêtre joue un rôle essentiel dans la vie quotidienne, tant individuelle que sociale : elle est source de luminosité, de visibilité, de communication, en même temps que frontière entre deux espaces mitoyens souvent antithétiques.

Vue de l’extérieur, la fenêtre délimite un fragment de réel qui s’offre à la représentation, à la manière du cadre pictural. De l’intérieur, elle ouvre sur un espace autre donné à contempler ou à imaginer. Mais ce qu’elle montre n’est pas toujours visible ou ne l’est que partiellement, aussi participe-t-elle d’un double jeu, entre exhibition et dissimulation, propre à servir de tremplin à l’imaginaire.

(suite…)

Lecture d’images : Steve McCurry

Steve McCurry est né en 1950 aux USA. Il exerce divers petits métiers puis se lance comme photographe pigiste en Inde. De là, il part en Afghanistan juste avant l’invasion soviétique et il en revient avec un reportage qui lui vaut le prix Robert Capa Gold Medal en 1980 et la consécration parmi les photographes. De là, il passe à la consécration mondiale tout court quand son portrait d’une jeune Afghane est publié sur toute la planète avec la couverture du National Geographic en 1985.

Ensuite, il entre à l’agence Magnum en 1986 et c’est une longue série de reportages, de publications et d’expositions. Entre autres, c’est lui qui a fait les photos les plus célèbres de l’effondrement des tours de New York en 2011. En deux mots, c’est un grand photographe et un grand coloriste, sensible à l’aspect humain dans toutes les zones agitées qu’il a pu traverser dans le monde entier. On pourra se reporter à [1] ou [2] pour en apprendre un peu plus sur sa vie. Pour ses photos, on pourra visiter son site internet [3] (attention, très lent, mais avec une magnifique série de portraits) ou bien au portfolio proposé sur le site de Magnum [4] .

Sa réputation a toutefois été fortement attaquée en 2016 par le scandale d’une utilisation abusive de Photoshop dans son travail. Le pot aux roses a été découvert lors d’une exposition en Italie où l’une de ses images contenait une retouche particulièrement maladroite [5]. Il semble qu’il ait été victime d’un collaborateur techniquement incompétent, mais le mal était fait. Steve McCurry retouchait ses photos et c’est impardonnable pour un photo-journaliste ! On s’est mis à rechercher d’autres retouches dans ses photos déjà publiées, et on en a trouvé [6]. Le fait que celles-ci étaient techniquement parfaites (c’est à dire indécelables si on ne dispose d’une version non retouchée) ne compte pas : un photojournaliste ne retouche pas ses images, point barre. Dans la foulée, on l’a aussi accusé d’avoir mis en scène plusieurs de ses images les plus célèbres [6], autre péché irrémissible pour un photo-journaliste.

Certains l’ont même attaqué sur l’image iconique de la jeune Afghane, le fondement de sa gloire mondiale… et ils ont effectivement trouvé une retouche indiscutable [6]. La honte, quoi, la triche dès le début ! Sauf que, si on revient sur terre, il n’y avait pas de Photoshop en 1985 ; certes la retouche en couleurs était déjà possible mais au moyen de techniques hautement spécialisées qu’un jeune reporter ne pouvait pas maîtriser. Autrement dit, c’est les techniciens du National Geographic qu’il fallait mettre en cause, pas Steve McCurry ; il est étonnant que personne n’ait relevé ce point dans le procès fait au photographe.

Avant ce scandale, il avait aussi été accusé d’esthétisme [7], tout comme d’autres avant lui, comme Sebastião Salgado — des images trop belles pour rendre compte de La Vérité.

Certains photographes ont pris sa défense, notamment un de ses collègues de Magnum [8] — en gros, l’objectivité photographique dans un reportage est grandement un mythe dans la mesure où le reporter choisit forcément ce qu’il photographie. Mais d’autres ont souligné qu’il était du devoir d’un photojournaliste digne de ce nom de ne pas altérer ses clichés [9]… tout en n’excluant pas qu’on puisse jouer avec les réglages colorimétriques, mais dans les limites d’une honnêteté intellectuelle pas vraiment bien définie.

Steve McCurry s’est assez mal défendu. Il semble qu’il ait proféré des opinions très strictes dans sa jeunesse [1], mais il a décidé que désormais [10], il ne sentait plus  photo-journaliste mais tout simplement photographe « raconteur d’histoire », autrement dit un témoin de son temps — ce qui sous-entend une part de subjectivité dûment assumée.

Charles Vassallo

Lecture d’image : Cerise Doucède et Sandy Skoglund

Lors de notre réunion du 12 juillet, j’ai invité les participants à méditer sur un procédé d’artiste plasticien qui consiste à remplir une scène photographiée d’objets inattendus. La figure suivante en montre deux exemples :

L’œuvre de gauche est due à Cerise Doucède [1], une française née en 1987 à Toulon, qui a fait des études artistiques à Aix en Provence, puis Paris jusqu’en 2010, qui a remporté le concours Royal Monceau en 2012, puis le prix HSBC en 2013 et qui a manifestement bénéficié de la promotion liée à ce prix — avec notamment des articles élogieux dans la grande presse, dont celui du Point qui m’a permis de découvrir son travail. Ça m’a immédiatement rappelé ce que faisait Sandy Skoglund (ci-dessus à droite), des années auparavant, mais sur un mode plus léger, moins obsessionnel. Rien dans la com autour des expos de Cerise Doucède ne fait ce rapprochement, mais je ne suis pas le premier à avoir eu cette réaction puisque la galerie parisienne Inception avait organisé une expo conjointe Doucède-Skoglund dès 2012 [2]. Je n’ai toutefois recueilli aucune information sur une quelconque influence de travaux de l’une sur ceux de l’autre.

Sandy Skoglund [3] est une américaine née en 1946, qui a fait des études d’art jusqu’en 1972 (dont une année à la Sorbonne à Paris), puis qui s’est lancée dans une carrière de plasticienne. Les images répétitives qui lui ont valu une consécration internationale apparaissent autour de 1980. Elle a manifestement beaucoup exposé et beaucoup vendu dans les lieux les plus prestigieux de la planète (dont le musée Pompidou), mais, curieusement, on ne trouve quasiment aucun détail à ce sujet sur le web et notamment sur son propre site. Elle a eu constamment une grande activité d’enseignement sur l’art. Elle avait notamment enseigné à l’institut Paul Getty et était à l’origine de nombreuses pages web que j’avais remarquées dans les années 2000… et qui ont maintenant totalement disparu avec l’évolution de cet institut. À croire que j’ai rêvé.  Ô misères de la toile !

Références :

[1] le site web de Cerise Doucède

[2] présentation de l’expo conjointe Doucède-Skoglund

[3] le site web de Sandy Skoglund

 

Addendum

Pour la petite histoire, j’avais commencé la réunion avec une image beaucoup plus humble due à Jacques Dassié, anciennement spécialiste d’archéologie aérienne (http://archaero.com/ ) , qui avait été réveillé une nuit par une des pluies diluviennes de ce début d’année et qui avait eu la curiosité de donner un coup de flash par sa fenêtre.

On conviendra que l’attrait de cette image repose sur le même procédé graphique, mais aussi bien, on peut se demander ce que l’on voit. C’est évidemment lié aux gouttes de pluie, mais ça ne peut pas être ces gouttes elles-même. Normalement, dans la zone de netteté de la photo, une goutte ne peut se manifester que par le reflet du flash et c’est un simple point très lumineux ; toutefois, quand on s’approche trop de l’appareil, ces points lumineux sont élargis par le flou de défaut de mise au point (bokeh) et c’est très vraisemblablement ce qu’on voit dans cette image.

Shoji Ueda 1913-2000

Il aurait aimé être artiste peintre mais l’appareil photographique offert par son père a changé son destin.

Comme studio il a choisi les dunes de Tottori qu’il a utilisées comme décor minimaliste d’une pièce de théâtre.

Il a placé des personnages familiers dans un univers aux frontières du surréalisme.

Il s’est probablement inspiré de peintres comme Magritte même si d’aucuns prétendent qu’il ne connaissait pas ce peintre.

Les noirs et les blancs de ses photos conviennent à ce théâtre onirique où le bonheur flotte entre les dunes et le ciel à portée de main.

Photographe de quartier il a aussi animé des clubs de photo amateur.

A la fin de sa vie, malheureusement, suite à une maladie des yeux, les photos qu’il réalise perdent un peu de leur fantaisie.

Un musée a été construit pour  ce photographe japonais qui a bâti un monde imaginaire à la fois occidental et japonais.

Pour ceux qui voudraient le connaître il y a un photo-poche de Acte sud qui lui est dédié ou encore quelques sites sur le web :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Shōji_Ueda

https://www.galeriecameraobscura.fr/artistes/ueda/galeries/gallerie_01/galerie_index.html

Daniel Gardan

Le thème du Salon nous fait réfléchir…

“S O L I T U D E”

Mardi 8 mars, lors de la réunion photo régulière, dans le cadre de la “lecture d’images“, je vous présenterai  le travail de quelques photographes qui ont produit des images sur ce thème.

Lors de mes recherches, pour certaines images qui me semblent clairement traiter le thème,  j’ai été surpris par les titres qui ont été donnés par les auteurs. Cette image de Mikko Lagerstedt a pour titre “moment calme”

mikkolagerstedt_quietmoment

C’est effectivement un moment calme pour cet homme qui pêche sans être dérangé… et en même temps c’est un moment de solitude, mais il s’agit là d’une “solitude choisie”. A l’opposé nous pouvons trouver des images de “solitude subie”.

Il devient clair pour nous que ce thème nous confrontera à un exercice difficile qui consiste à évoquer les sentiments intérieurs d’un personnage à partir du contexte dans lequel nous l’aurons photographié. Sur cette photo, la brume, les contrastes affaiblis, la surface de l’eau très calme, tout concourt à fabriquer un espace de douceur, comme hors de l’espace pour cet individu qui vit sa passion sans mouvement brusque, comme si le monde s’était arrêté…

Le 8 mars,  lors de la lecture d’images, je vous ai présenté quelques photographies, vous pouvez les visualiser si vous êtes connectés.

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Lecture d’images (9 février 2016) : Han Fo

photo Han Fo

Han Fo est un photographe chinois encore à peu près inconnu en France, bien que ses notices biographiques ne manquent jamais de dire que ses photos figurent dans de nombreuses collections privées ou publiques sur toute la planète, et notamment à la Bibliothèque Nationale de France. Néanmoins, bien que l’essentiel de son travail date des années 1950-65, je n’ai trouvé trace d’aucune publication française qui le mentionne avant 2014. (suite…)